intervention de l'équipe rivière dans une zone humide (confortement d'un sentier de découverte)

Depuis le début de l’année 2013, le S.R.B Dronne possède la compétence relative à la gestion des zones humides qui se traduit par la possibilité de mettre en place des actions spécifiques : études, maîtrise foncière et d’usage des terrains (conventionnement avec les propriétaires et locataires, acquisition de terrain), suivi et travaux de gestion hydro-écologiques.

Ainsi afin de mettre en œuvre une protection des zones humides, le S.R.B Dronne peut réaliser des plans de gestion permettant sur la base d’un état des lieux, de définir les modalités de gestion pour favoriser au mieux leur fonction hydrologique, le fonctionnement des milieux aquatiques, ceci en étroit partenariat avec les propriétaires et locataires des terrains.

Les principales fonctions des zones humides sont :

- Le soutien d’étiage, c’est-à-dire le relargage d’eau en période estivale, permettant de soutenir les débits de la rivière riveraine
- L’écrêtement des crues, c’est-à-dire que la zone humide joue le rôle de tampon ou d’éponge lors des coups d’eau pour diminuer le risque d’inondation pouvant s’avérer important à proximité de voiries et/ou d’habitations avoisinantes
- L’épuration des eaux avec la présence de nombreux végétaux
- Le réservoir de biodiversité pour de nombreuses espèces végétales et animales

Le Syndicat dispose de la possibilité d’acheter avec l’accord de leur propriétaire des terrains remarquables afin de les protéger durablement, et si opportun, de les ouvrir au public pour le sensibiliser sur le thème de la gestion de la préservation des milieux aquatiques.

Les milieux remarquables pouvant se retrouver dans les fonds de vallées des différents cours d’eau sont (liste non exhaustive) :

Prairie humide fauchée récemment

 

- Les prairies dites « humides », qui sont des surfaces en herbes situées dans le lit majeur d’un cours d’eau. La nappe du cours d’eau est souvent proche du niveau de la surface du sol, permettant d’assurer une humidité relativement constante des terrains. Diverses plantes caractérisent ces surfaces : la Cardamine des prés, la Fritillaire pintade, les renoncules, le Vulpin des prés, les différents joncs… Ces prairies sont souvent pâturées ou fauchées de manière régulière.

Mégaphorbiaie en floraison

 

-La mégaphorbiaie est l’évolution naturelle des prairies humides lorsque les pratiques de fauches et/ou d’entretien ont été abandonnées. Ces milieux sont reconnaissables avec la présence de haute plantes herbacées telles que le Pigamon jaune, la reine des prés, la grande Salicaire, l’Euphorbe des marais…

 

 

Magnocaricaie en partie immergée au printemps

 

-La magnocariçaie est constituée de communautés de grandes laîches (type Carex) dans les zones de dépression humides en bords de cours d’eau. Ces milieux peuvent se retrouver au sein d’autres habitats de milieux humides tels que les roselières, prairies humides, fourrés de saules, boisement alluviaux… Les espèces indicatrices sont les différents types de Carex (Fausse laîche aigüe / Laîche aigüe) qui forment des « touradons » (motte de carex), accompagnées de l’Iris des marais, la Reine des prés ou la grande Salicaire…

Fourrés de Saules colonisant les milieux herbacées

 

-Le fourré de saules est un boisement avec une forte strate arbustive dominée par les saules buissonnants (Saule cendré, saule marsaults notamment). Les bourdaines peuvent accompagnées la constitution de ces milieux. Ils sont intéressants notamment comme refuge et « garde-manger » pour de nombreuses espèces d’oiseaux et autres mammifères.

 

Aulnaie-frênaie alluviale

 

-L’Aulnaie-Frênaie alluviale constitue des galeries étroites frangeant le ruisseau avec une domination de l’Aulne glutineux. Une strate arbustive est constituée de Noisetiers, Viormes obier etc. D’autres habitats peuvent se retrouvés au niveau de la strate herbacée comme certaines magnocaricaie et/ou mégaphorbiaie en fonction des paramètres du sol.

 

 

Roselière en bordure de Dronne

 

-En très nette régression au cours des dernières décennies, la roselière se retrouve dans les milieux frais et humides avec le roseau commun, la massette, différents types de jonc ou le Scirpe lacustre… C’est un habitat qui permet à de nombreuses espèces de se réfugier et de nicher (pour les oiseaux notamment).

 

 

Prairie à molinie colonisée par la Bourdaine

 

 

 

-La prairie à Molinie est installée sur un sol humide, dotée d’une nappe phréatique élevée. La végétation est dominée par des touradons de molinie, pouvant atteindre un mètre de haut. Le Fadet des laîches et le Damier de la Sucisse (tous deux des papillons) sont deux espèces faunistiques qui ont besoin de ce milieu afin de pouvoir exister.

 

 

 

 

fadet-des-laiches

 

 

 

Fadet des laîches

 

Les principales opérations peuvent consister à :

- du bucheronnage sélectif pour éviter la fermeture de certains habitats
- du gyrobroyage d’habitats d’intérêt pour éviter la colonisation par les ligneux
- maintien ou remise en place de fauche annuelle ou triennale
- valorisation du site dans son ensemble (approche pédagogique et sécuritaire, mise en place de signalétique…)
- régulation des espèces invasives au sein de ces milieux sensibles
- suivi des espèces patrimoniales
- animation territoriale

Mise en valeur de la perspective sur les habitats depuis un promontoire avec une gestion des habitats (bucheronnage sélectif)

Mise en valeur de la perspective sur les habitats depuis un promontoire avec une gestion des habitats (bucheronnage sélectif)

Bucheronnage sélectif sur les frênes pour limiter la colonisation des espèces ligneuses sur un habitat d’intérêt patrimoniale

Bucheronnage sélectif sur les frênes pour limiter la colonisation des espèces ligneuses sur un habitat d’intérêt patrimoniale

Présence d’érable négundo : espèce invasive qui sera arraché manuellement

Présence d’érable négundo : espèce invasive qui sera arraché manuellement